Les chevaux de bataille de Roberta

Les convictions communes que nous défendons aujourd’hui et qui déterminent notre vision du paysage, nos « chevaux de bataille », sont le prisme essentiel par lequel passent tous nos projets.

Les chevaux de bataille

1. Actionner

Roberta pense que le paysage est en vie, qu’il n’est paysage que par résultante de conditions naturelles transformées, vécues, ou au moins perçues par l’homme. Un espace végétalisé est vite estampillé «naturel» et la volonté de le protéger amène souvent à nier ses rapports avec le public de manière peu constructive voire dommageable. De la même manière, la mise en valeur d’un patrimoine ne doit pas correspondre à le ‘mettre sous cloche’, à l’arrêter dans son évolution à un stade arbitrairement décidé comme «le mieux».

Roberta pense que le touriste peut être acteur, que le tourisme et même la découverte naturaliste doivent se penser avec l’homme comme acteur, même si c’est pour mieux laisser sa place aux dynamiques naturelles ou à l’histoire passée d’un lieu.

Actionner
Plaisir

2. Plaisir

Si la poésie d’un lieu ne se dessine pas, Roberta pense que la poésie apparaît naturellement dans un projet où l’attention sensible au site guide jusqu’aux détails. Se détacher des jeux de modes, se méfier des réflexes formels, pour développer une esthétique en adéquation avec chaque projet c'est aussi créer l’occasion de rencontre entre des univers plastiques, ethétiques, culturels différents et laisser la porte ouverte aux minis-aléas, aux surprises.

Roberta pense que l’ornementation mérite réhabilitation, et que la recherche du plaisir dans chaque projet ne s’oppose pas à l’intégration des questions environnementales. De même, tout en restant économique, un projet peut se révéler généreux et ne pas négliger, par exemple, une véritable étude des couleurs.

3. Du bon sens

Pour Roberta l’économie du projet doit participer à une conception intelligente et contemporaine des espaces. En prenant en compte cette question dès le début du projet, nous prenons le temps de faire de cette contrainte un atout de conception en soi.

Dans cette optique, nous pensons que
le « développement durable » découle parfois simplement du bon sens :

- être inventif en utilisant les ressources locales (matériaux et savoirs-faire)
- envisager une gestion différenciée
- offrir les conditions de vie à une grande biodiversité

Concevoir en traitant l’eau comme une donnée précieuse : utiliser autant que possible des matériaux poreux, limiter au minimum l’arrosage en développant la capacité des plantes à s’armer contre les sécheresses et faire autant que possible de la gestion du pluvial en aérien.

Actionner

4. Le temps

Le temps est un matériau innovant. Roberta considère le temps comme un élément primordial et constitutif du projet. Sa réflexion intègre ainsi une multiplicité de temps de vie à un site. Il ne s’agit pas « d’attendre » qu’un projet arrive à sa « maturité absolue » mais d’envisager son évolution comme constitutive de son identité. Un espace devra ainsi savoir se développer à l’échelle de temps de la croissance d’un arbre (30 à 50 ans, une génération) mais aussi s’animer au rythme des saisons.
 
Nous travaillons, par ailleurs, à intégrer dès les phases amont d’un projet ses conditions de gestion à venir (rencontre des services techniques dès les phases de conception,

réalisation d’un guide d’entretien, proposition d’un suivi ultérieur chaque année).

Jouer avec le temps.
Mettre en place une stratégie de gestion peut constituer un véritable projet.
Si Roberta pense ‘pérenne’, elle pense que l’éphémère peut participer à construire une histoire, à installer les mutations notamment urbaines. Le renouvellement urbain est une dynamique complexe qui demande parfois d’inventer des temporalités exceptionnelles au sein du ‘roulement’ qui s’opère dans l’usage des parcelles de la ville.

A travers des interventions au sein de festivals, une implication dans des jardins partagés,

mais aussi une réflexion dans le cadre d’études urbaines, Roberta participe à cette dynamique.

>>> Exister dès son ouverture sans avoir à rougir de ses jeunes et petites plantations / S’enraciner et s’installer quand l’euphorie de l’inauguration est passée / Epater par ses floraisons printanières / Surprendre par la
patine du temps sur ses matériaux ou l’entêtement de certains groupements végétaux à suivre leur propre voie / Constituer le
paysage ancré dans lequel peuvent venir s’installer de nouvelles activités-équipements-constructions / Rester ‘traces’ dans un environnement sur lequel l’histoire a écrit
et ré-écrit.